
A Paris ou à Bobo Dioulasso (Burkina Faso ou Haute Volta, c'est selon...), on s'éveille à son propre métissage derrière le tas d'ordures que l'autre a déposé devant le portail du jardin, on s'y éveille aussi sous le regard de la mère qui déplore secrètement ici la peau trop claire, là-bas l'oeil trop noir. Ailleurs et par honte, la fille de blancs-colons cannibales est devenue "métisse-minute" ; par honte encore, la fille d'immigrés-noirs-de-France rêve de devenir invisible : métissages culturels... nuances. Le monde est-il prêt à assumer ses entre-deux ?
Métisse en quête : d'une couleur qu'il n'a pas, d'une culture qui l'ignore, qu'il ignore, d'un père, d'un nom, d'un lien à l'autre — on demande un auxiliaire de toute urgence !
Métisses coloniaux que l'on ne veut pas voir : orphelinats pour métisses aux pères "légalement inconnus" — colons reconnus ; blanches maisons aux angles nets et aux lignes "trop droites" — vite, des ordures ! enfin, un gosse qui chie dessus ; métisses qui ne veulent plus être vus : coup de balai, les yeux fermés ; et parfois :
(Salimata) "Bousculant femmes, chiens, hommes, vieillards et enfants, elle court droit devant elle jusqu'à ce qu'elle s'arrête brusquement, étourdie par la lumière du ciel. Dans sa hâte, elle a oublié de baisser les yeux."
Métisse façon. Nuances de Sarah Bouyain :
- Le tas d'ordures
- Arrangements
- Flair
- L'auxiliaire
- Dix filles sans papiers
- L'arrogance des moches
NdE : Mademoiselle frog me fait remarquer que pour comprendre ce post, il est impératif de lire le livre ; elle s'excuse du dérangement.
2 commentaires:
Mademoiselle Frog a raison. Il y a des clés qui manquent...
La question du metissage me passionne... Mme Bouyain m'intéresse, on verra. @ suivre.
Oui, je soupçonne Mademoiselle Frog d'inciter à la consommation... C'est mal ! ;-)
Pour la question du métissage, elle me passionne également. J'y reviendrai souvent, même si je peine à utiliser le libellé "métissage". C'est décidément un drôle de mot !
Au plaisir !
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