vendredi 4 avril 2008

Ps. Longin : Harry est un con

"3 - Puisque aussi bien c'est à toi que s'adresse cet écrit, mon très cher ami, toi qui es un maître de la culture, je suis tout à fait délivré d'avoir à consacrer beaucoup de temps à établir en principe que le sublime est en quelque sorte le plus haut point, l'éminence du discours, et que les grands poètes et prosateurs n'ont jamais tenu le premier rang d'un autre lieu que de là ; et que c'est de là qu'ils ont jeté autour du Temps le filet de leur gloire.

4 - Car ce n'est pas à la persuasion mais à l'extase que la sublime nature mène les auditeurs. Assurément partout, accompagné du choc, le merveilleux toujours l'emporte sur ce qui vise à convaincre et à plaire ; puisque aussi bien le fait d'être convaincu, la plupart du temps, nous en restons maîtres ; tandis que ce dont nous parlons ici, en apportant une emprise et une force irrésisible, s'établit bien au-dessus de l'auditeur. Et la pratique de l'invention, l'ordre et l'aménagement de la matière, on les voit se manifester péniblement, non pas à partir d'un passage, ni même de deux passages, mais il y faut la totalité du discours ; tandis que le sublime, quand il se produit au moment opportun, comme la foudre il disperse tout sur-le-champ manifeste, concentrée, la force de l'orateur. Toutes choses, à mon avis, et il en est bien d'autres du même genre, mon très cher Térentianus, dont tu pourrais montrer le chemin grâce à ton expérience."

• pseudo-Longin, Traité du sublime.

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